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Marina B.

The Summer' Girls

22 Juillet 2013 , Rédigé par Marina Bogdanova Publié dans #LifeStyle, #Photo Street

The Summer' Girls

« The Summer’ Girls »

Une fin de samedi après-midi parfait, comme celles que je les aime à cette période de l’année à Paris. La ville se vide de sa substance quotidienne et devient, en fin de juillet et aout, apprivoisée. On peut la prendre dans ses bras, par la main, lui souffler dans le coup, lui caresser les cheveux , la tenir par la taille, l’embrasser sur la bouche, la garder pour la nuit, lui parler à voix basse , lui dire des choses indécentes comme jamais on n’oserait en novembre ou en mars, car à tout autre époque de l’année Paris ne va pas nous entendre, ou alors un petit peu, ou alors il va entendre mais va comprendre autre chose, ou alors il va nous fuir sous la pluie en nous laissant derrière en larmes. Il fait comme il peut, car on est tellement nombreux à vouloir attirer son attention, par tous les temps.

Mais en été, Paris devient doux. Plus personne (ou pas grand-monde) n’est là pour lui scier les nerfs. Il se calme et devient nôtre. Bien sur que les touristes sont là, mais ils sont tous agglutinés : soit sur les bateaux-mouches (on les avait vu samedi – ils étaient bien là-dessus), soit sur la Tour Eiffel (dès fois, je me demande si elle n’en a pas marre, la pauvre, elle-aussi), soit à Montmartre.

Donc, rien de tout ça. Avenue d’Iéna est vide, pas de voitures en vue, les places pour se garer A L’OMBRE à foison. La terrasse du Musée d’Art Moderne, près de l’Alma. Parasols blancs, vue sur la Seine et les claquements des skateboards en bas, mais très légers, juste ce qu’il faut pour rythmer la conversation. Les bateaux mouches passent, les touristes sont donc tous bien là-dessus : on les check, on les compte – tout va bien, ils sont tous là-bas.

Les quais de Seine - je me demande combien de fois dans ma vie, en 14 ans, depuis que j’ai mis mes pieds, mon cœur et tout le reste dans cette ville, je les ai faites ??

Je les ai faites à pied, en bus, en baskets, en talons, en bateau-bus. En courant, en marchant, en pleurant, en riant, en devenant folle, en espérant à nouveau, en me disant que la vie est belle , en me disant que - oui, mais pas trop en ce moment, en allant à pied au marché à fleurs de l’Ile de la Cité depuis le pont Mirabeau, en me disant que la vie est belle à nouveau. En marchant sur ces quais toute seule, avec une amie, avec un amant, avec des copains-touristes, avec ma sœur, avec mon père, avec un ami qui-aurait-pu-devenir-un-amant-mais-qui-restera-un-ami. Je les ais faites en long, en large et en travers, rive gauche, rive droite et toutes les îles. Sous la pluie, sous la neige, sous un soleil de plomb, à toutes les heures du jour et de la nuit.

Traverser la Place de la Concorde, pour continuer à nouveau sur les quais, un dimanche du mois d’aout à 6 heures du matin. Essayez. Au moins une fois dans la vie. Je vous promets que vous ne l’oublierez pas. Car, à cet instant-là, la Place vous appartient : les pavés, la fontaine, le pont de la Concorde, l’Amirauté, la grande roue et même le Crillon (profitez, ça n’arrive pas souvent !), le bus 72 (vide), qui passe à toute vitesse, après lui – plus rien. Juste vous et la Place de la Concorde. Vous êtes ensemble à cet instant, et elle le sait. Prenez là dans vos bras, le moment est bien choisi et il ne se présentera pas à vous tous les jours, ni même toutes les années et, une fois que l’on l’a eu, on s’en souvient pour très, mais alors, très-très longtemps.

Je me souviendrai aussi pour toujours de la Place de la Concorde au mois de février dernier. Température - 0° degré, soleil timide, les gens emmitouflés dans des manteaux gris-marron-noir et une petite robe rouge qui flotte autour de mes jambes. Il fait froid, tout le monde le sais et je le sais. Mais dès que Kasia** dit : « C’est partie ! », je ne sens plus rien : ni le vent, ni les 0° degrés. Juste la place de la Concorde et les Jardins des Tuileries autour de mes épaules.

Retour à la terrasse du musée d’Art Moderne du samedi. Avec Audrey (qui fait très « California’ girl » - je le lui dis), avec sa peau claire, ses cheveux blonds lâchés, une robe dos nu et des sandales à talons (respect et admiration – moi qui ne sors que « à plat », à de rares exception et après des heures de préparation mentale, (ainsi qu’une paire de chaussures de rechange dans le coffre de la voiture)). Audrey me dit : « Oui, mais toi- tu es grande ! ». Est-ce que c’est un argument ? Je réfléchis.

A un moment donné - un fou rire : parce qu’on s’aperçoit toute les deux que l’on s’arrête à la moitié d’une phrase pour « checker » les looks des gens qui passent.

Conclusions de la Commission d’arbitrage : « Oui, alors cette petite robe en dentelle – très bien, mais pourquoi une culotte bleu en dessous ?…- pause - , les sandales – top, mais elle ne sait pas marcher en talons…-pause - et pourquoi tenir le haut de la robe-bustier avec sa main ? elle a peur que ça tombe ?... pause…- Mais, sinon, tout va bien !! » Voté.

Et là – une question cruciale : on se demande à voix haute toutes les deux s’il existe un job où on est payé pour rester assises en terrasse et faire des check-bilans des « looks-attitudes-discussions » et autres « je-me-retourne-sur-tes-jambes-alors-que-je-passe-avec-ma nana-le bras-sur ses épaules », - Et si ce job-là existe – et bien on le prend !!!

Comment ça – « du délire » ?? Mais non. Tout existe. Et ce qui n’existe pas encore – on le crée, enfin !!!

Biz’

M.B.

**Kasia Kozinski, notre chic et cool photographe parisienne

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